Qui es tu et quel est ton parcours professionnel ?
A l’origine je suivais un cursus dans le domaine des arts plastiques et, passionnée par les sciences humaines, j’ai rejoins les bancs de l’université de psychologie dans l’optique d’accompagner des personnes avec l’art thérapie.
Finalement mon cursus universitaire et mes expériences de terrain m’ont ouvert les yeux sur une multitude d’approches et de techniques d’accompagnement qui m’ont permis de me former en tant que psychothérapeute.
Depuis 2008, j’ai travaillé comme psychologue clinicienne, coordinatrice et formatrice au sein de plusieurs structures publiques, privées et associatives (en EHPAD, en crèche, en MECS, en IME, en service d’aide à domicile, au sein de la fédération 3977, et bien d’autres).
J’ai partagé le chemin de personnes d’horizons très différents et j’ai accompagné des familles, des parents, des professionnels, soignants et éducateurs, dans leurs vies personnelles et professionnelles jusqu’à aujourd’hui.
Je suis arrivée en Haute Savoie en décembre 2015 après 30 années passées dans le sud de la France. Dans le même temps j’ai commencé l’étude des différents processus d’épuisement qui touchent l’être humain afin de me spécialisée. Depuis 2019 j’accompagne des personnes pour éviter ou sortir de l’épuisement (professionnel, parental et de l’aidant).
En Octobre 2018 mon Organisme de Formation à été Datadocké et j’ai enfin pu créer mon propre catalogue.
Pourquoi avoir créé 36 solutions contre l’épuisement ?
L’aventure à commencé en 2019, 36 solutions contre l’épuisement a d’abord été un site internet sous forme de blog, travaillant à 100%, j’y ai investit tout mon temps libre.
Mon objectif était de diffuser largement des informations autour de l’épuisement émotionnel (un symptôme que l’on retrouve dans le burnout notamment). J’avais été très touchée par le parcours de personnes qui avaient frôlé la limite (parents, professionnels, aidant) dans divers structures. J’avais moi-même connu des périodes d’épuisements desquelles j’ai pu sortir grandie.
La méconnaissance du processus complexe d’épuisement (même chez les professionnels de santé) et le sentiment d’isolement et d’incompréhension que l’on peut vivre lors d’un burn-out m’ont encouragé à continuer l’écriture et la diffusion des articles.
Face à la demande grandissante (et de manière exponentielle depuis la crise sanitaire), j’ai créé d’autres services permettant d’informer, de former et d’accompagner du public en présentiel et en visio (formations, sensibilisation, entretiens et ateliers).
Mon installation dans le bureau 29 du site économique des lacs m’a permis d’offrir un espace physique, accueillant, à ceux et celles qui ont envie et besoin de préserver et/ou récupérer leurs ressources et leur autonomie face à des contextes parfois complexes.
Comment se passe une séance avec toi concrètement ?
En début de parcours, on se met d’accord sur un objectif commun à poursuivre. C’est une sorte d’accordage entre ce que la personne demande et ce que je peux réellement proposer. Puis on décide d’un rythme de rencontres en fonction des besoins.
Les séances durent, en moyenne, une heure. Il y a des temps d’écoutes, bien entendu, et nous sommes aussi dans un échange dynamique. Je peux proposer des outils, transmettre des astuces ou des méthodes pour que chacun se les approprient comme de nouvelles stratégies possibles.
J’entre d’avantage dans le cadre de ce que l’on appel les « thérapies brèves ». Mon but est de rétablir le maximum d’autonomie chez la personne afin qu’elle trouve ses propres ressources pour prendre soin d’elle. Et en même temps le nombre de séances dépendra aussi du rythme, tout personnel, dont la personne à besoin pour cheminer.
J’utilise le processus de la Communication Nonviolente qui se trouve, entre autres, avoir un formidable effet de prévention de l’épuisement.
L’ultime conseil pour les entrepreneurs qui ont du mal à gérer leur rythme ?
Prioritairement ? Déculpabiliser !
Car s’il y a bien un point commun entre tous, c’est le caractère faillible de l’être humain: nous avons tous nos limites et nous sommes par essence des êtres imparfaits.
Penser le contraire est un terrible poison qui nous pousse en dehors des limites du supportable.
Je trouve qu’aujourd’hui nous avons encore trop souvent tendance à nous lâcher la main, dans une recherche de productivité, d’efficacité ou d’appartenance, et au détriment de notre santé.
De plus, il est rare que nous ayons reçu, dans notre éducation, les outils pour apprendre à nous connaître, à identifier nos besoins et à agir de manière à nous rendre la vie plus belle.
Ce n’est peut être pas très séduisant de prime abord, mais à mon sens, c’est en accueillant nos limites et notre « humanité » que l’on peut expérimenter des stratégies capables de répondre au respect de notre rythme.